Street Photography à Gand : les sirènes de Starbucks

Les voyages, c’est l’occasion de découvrir, de s’évader… et faire de nouvelles photos. Comme le disait Imogen Cunningham : « La meilleure photo est celle que vous allez faire demain. ».
Mais comme un écrivain redoute la page blanche, je crains toujours de rentrer sans image. Parfois, je doute, je ne vois rien, je ne suis pas là au bon moment.
Marc Riboud disait : « la rapidité du coup d’œil, la précision du cadrage demandent un exercice quotidien. Le choix du moment juste et du bon angle est un réflexe qui doit se cultiver sans cesse ». Alors je m’efforce de cultiver ce réflexe. Je marche, j’observe, je cherche en espérant que la bonne photo se présente à moi.
La photographie de rue, c’est surtout une affaire de patience et d’attention. C’est savoir regarder là où d’autres passent sans voir et attendre que l’instant se présente. Parfois, la patience est récompensée, d’autres fois non et il ne reste qu’à retenter sa chance. La street photo, c’est de longues heures de marche, de flânerie et d’attente… pour une photo au centième de seconde.
Mais revenons à l’histoire de cette photo… Ce jour-là, je revenais d’Amsterdam, avec une halte à Gand. La lumière découpait la ville.
De loin, j’ai aperçu cette scène. J’ai couru pour ne pas laisser filer ce moment. Il y avait beaucoup de passants. J’ai attendu que le cadre se vide.
Et là, j’avais ma photo. Une femme était là, seule à une table, absorbée par son téléphone. Ses cheveux blonds accrochaient la lumière et faisaient écho à la chevelure ondulée de la sirène de Starbucks. Les couleurs semblaient dialoguer dans ce clair-obscur. Tout s’est accordé, le temps d’une photo.
Je ne raffole pas des cafés Starbucks. L’appel de la sirène ne fonctionne pas sur moi… sauf ce jour-là, le temps d’une photo…
