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Photographie et travail de commande


Une photographie est un témoignage

La photographie ce n’est pas seulement le maniement d’un appareil. Une photographie c’est le fruit d’une intention, d’une réflexion, d’innombrables choix

Aujourd’hui, faire une photographie nette est à la portée de tout le monde et on observe une certaine banalisation de la photographie à force de consommer de l’image.

Les réseaux sociaux sont inondés d’images à consommer de suite et même si la notion de beauté diffère en fonction de chacun et peut être assujettie aux tendances et aux modes du moment, l’intérêt d’une image réside avant tout dans ce qu’elle évoque, ce qu’elle raconte et ce qu’elle transmet.

La photographie, c’est ressentir. Gordon Parks disait que « le travail d’un bon photographe documentaire dépend autant de son cœur que de son œil ».

Chaque photographe a sa sensibilité et même si cela peut être un choix risqué, il est important de s’émanciper des modes, des tendances pour réaliser des images plus personnelles.

Je me retrouve dans les mots de Garry Winogrand : « Je ne vois pas ces photos comme des chefs d’œuvre. J’y vois ce qui m’a intéressé à un moment donné, voilà tout ».

Je ne me considère pas comme un artiste et je ne recherche pas le sensationnel, je m’efforce simplement de capter ce qui se présente à moi et qui me touche, cela peut-être une attitude, un regard, un geste… Autant de moments dont il est important de garder une trace.

L’écriture photographique

La culture de l’image à une place prépondérante dans l’écriture d’un photographe. Elle influence son regard, nourrit ses images. C’est sans doute mon intérêt pour le travail des photographes humanistes et une volonté de rendre compte qui m’a conduit à faire de la photographie sociale et à mettre les gens au cœur de mon travail. C’est le sujet que l’on retrouve dans mes photos de mariage, mes photos de rue, mes portraits. Ce que j’aime par dessus tout c’est capter le quotidien, documenter des souvenirs (ceux des autres mais aussi les miens), rechercher une harmonie entre lumière, sujet, cadre et composition tout en essayant de me faire oublier. J’aime aussi ce mélange d’attente et d’immédiateté. Il y a des photos qui sont à prendre immédiatement lorsque le moment se présente et d’autres où il faut attendre le sujet lorsque l’on voit un cadre. Un moment qui disparait si l’on attend trop et que l’on ne saisit pas si l’on déclenche trop tôt.

Il y a toujours un lien entre les travaux de commandes et les travaux personnels. Ils sont complémentaires et permettent d’aiguiser notre regard et nourrir la passion. Cependant les enjeux ne sont pas les mêmes, un travail de commande, c’est un engagement sur un résultat, sur un nombre d’images et il s’agit avant tout de répondre à des attentes. Il ne s’agit cependant pas de répondre à la tendance à consommer de l’image (Je pense à cette réponse d’Henri Cartier Bresson lorsqu’on lui demandait combien prenait-il de photos dans une journée, il répondait « combien de choses intéressantes avez-vous noté dans cette même journée ».) et de changer son écriture photographique pour plagier la mode du moment.

Que ce soit pour un travail de commande ou pour des travaux personnels, je m’efforce de garder mon écriture photographique et je me dis que la bonne photographie sera peut-être la prochaine photo que je prendrai…

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Le portrait en reportage


Portrait et photoreportage

En photographie, deux écoles s’opposent. D’un côté, la mise en scène avec un modèle qui joue un rôle devant l’appareil du photographe, et de l’autre, la spontanéité domine, sans aucune autre intervention du photographe que celle de capturer l’instant.

Ces deux démarches s’appliquent à la pratique du portrait en proposant deux types d’image, celle qui consiste à faire poser des gens et l’autre, qui consiste à saisir les gens sur le vif. Les photos prises sur le vif sont perçues comme étant naturelles et sont mises en opposition aux portraits posés, qui renvoient à des images arborant une attitude convenue. Une photo posée et une photo prise sur le vif sont deux images construites différemment et on peut obtenir de beaux portraits dans les deux démarches, tout dépend de l’intention et de l’engagement du photographe.

J’ai toujours admiré les grands maîtres de la photo humaniste et les photos spontanées. Loin des studios et des séances de poses, le portrait de style reportage est une autre manière de réaliser un portrait. Les images sont prises sur le vif, le photographe saisit le sujet dans un instant qui ne se reproduira jamais, comme dans un reportage. Je préfère photographier le sujet sur le vif pour l’authenticité de l’image, capturer un instant fugace en m’adaptant à la scène. Je n’aime pas les mises en scène figée. Mes portraits sont souvent réalisés en noir et blanc, langage qui est souvent utilisé en photographie de reportage et qui a cette faculté de figer une scène hors du temps.

Lorsque l’on capture le portrait d’une personne sur le vif, on ne verra pas, dans l’expression de cette dernière, de retenue ni la gêne que pourrait provoquer l’appareil photo. Ce sont des moments où les expressions des visages sont uniques et ce sont des moments qu’il est difficile de recréer en studio ou lors de séances de portraits posés.

Pour réaliser des portraits sur le vif, l’important est de passer inaperçu. La prise de vue est réalisée sans flash pour ne pas attiré l’attention. Travailler en situation de reportage demande beaucoup de discrétion et d’observation. Je me pose très peu de questions, mon attention est attirée par une attitude, un visage, une posture ou une expression particulière. Tout se passe très vite et il faut être rapide, une hésitation et c’est souvent trop tard.

Les mariages, les séances de portraits, la photo de rue, notamment à Paris, sont des opportunités pour réaliser ce type de portrait.

Lors de mes reportages de mariage, pour ce type de portrait, je travaille avec une focale de 180mm, durant les séances de portrait lifestyle, ma focale de prédilection est le 85mm et pour la photo de rue les scènes sont capturées avec des focales fixes, un 35mm ou un 50mm.

Lors des séances de photos de couples ou de portraits, mon optique est de saisir des moments de vie qui vont exprimer une émotion, une atmosphère. Je ne dirige pas, je ne fais pas poser et le cadre et la gestuelle ne sont pas figés. Je choisis l’environnement et je propose des situations qui permettent d’obtenir des instants spontanés sans les avoir prémédités.

Reste au photographe a déclencher au bon moment pour ne pas passer à côté de l’expression qui traduira une émotion. C’est l’essence même du reportage…

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Le photo-reportage


Mes photographies témoignent de mon intérêt pour le reportage. Je me suis tout d’abord exprimé en noir et blanc avec pour source d’inspiration des photographes humanistes, photographiant principalement des ambiances et des scènes de rues de Paris.

Mon travail photographique est devenu au fil des années et des expériences diverses, un véritable engagement pour une photo de reportage.

Ce qui m’intéresse, c’est de me consacrer à mon sujet. Dans le prolongement de la photo de reportage, mes photos de mariage et de portrait sont réalisées dans une rigueur documentaire.

En tant que photographe, j’ai parcouru Paris mais aussi la France pour capter des ambiances authentiques lors des mariages comme l’illustrent mes reportages. A travers mes travaux photographiques, je livre ma vision de la photographie, l’émotion et la spontanéité sont au cœur de mes images.

Le reportage est une approche photographique qui mêle aptitudes techniques et engagement personnel. Le degré de sophistication de l’appareil importe peu, ce qui compte c’est le choix du point de vue et du moment à saisir. Le photographe doit apprendre à voir différemment et doit être en perpétuelle recherche de l’instant. La photo de mariage et la photo de portrait sont des sujets riches de possibilités photographiques. En photographie et en reportage, il ne s’agit pas de suivre uniquement des règles mais avant tout de s’exprimer.

Les photographies permettent d’exprimer des émotions que les mots ne peuvent pas toujours transcrire et chaque photographe enrichit ses images de sa sensibilité.

Lors d’un mariage ou d’une séance portrait, je m’attache à montrer l’essentiel. Les moments fugaces et l’émotion saisis illustrent mes images. Pas de recherche esthétique excessive, en reportage l’émotion suffit.

Utilisant à la fois le noir et blanc et la couleur, je m’inscris dans la tendance documentaire pour capturer des instants de vie. La photo de mariage et le portrait sont des sujets photographiques ou se télescopent une multitude d’émotions. Le reportage permet de mettre en lumière des moments de vie, de faire une image plus vraie, plus authentique et de préserver la spontanéité des moments capturés. C’est ainsi que je conçois la photographie.

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Le post-traitement


Le post-traitement : le travail d’interprétation du photographe

En photographie, la prise de vue et le post-traitement ont toujours été étroitement imbriqués. Le rendu final de l’image dépend tout autant de la réflexion lors de la prise de vue que dans le développement de l’image. Il y a un réel travail d’interprétation, le même que celui du tireur argentique.

Le développement des photos se fait aujourd’hui avec l’ordinateur qui est devenu le laboratoire numérique du photographe.

Les supports ont changés mais la pratique du développement reste en partie similaire. Le laboratoire numérique est l’héritage du laboratoire argentique.

Je travaille dans la tradition de l’argentique, a savoir que je développe toutes mes images. Le RAW est l’équivalent numérique du négatif de l’argentique.

Je ne travaille pas en JPG qui est un format compressé et dont le rendu est déjà imposé par l’appareil photo. Les RAW qui sont des fichiers bruts sans compression sont plus pérennes que les JPG et sont plus souples en termes de développement numérique qu’on appelle aussi post-traitement.

Tout comme durant l’editing, lors du développement numérique le photographe valide des choix : la température des couleurs, les contrastes, réduire les blancs, déboucher les ombres…

Comme en argentique, le développement numérique prend plusieurs heures ou jours en fonction du nombre d’images. Le travail du photographe sur les fichiers est long et précis.

Je pense que le fait de se limiter à un certain nombre d’images lors d’une séance ou d’un reportage permet d’obtenir un résultat plus intense.

Grace a son logiciel de développement, le photographe travaille sur l’image pour obtenir le rendu souhaité. Le traitement est un moyen d’obtenir une ambiance, une homogénéité. Le photographe donne sa signature photographique à ses images à travers son post-traitement.

Il ne s’agit pas de retouche mais du même travail que celui qui était effectué par le tireur en argentique.

Le numérique a facilité le fait que le photographe peut désormais être le tireur. Le travail de développement numérique est un second temps de travail pour le photographe après sa prise de vue. Ce travail est déterminant pour le rendu final de la photo et du reportage, il permet au photographe d’affiner son image, d’exprimer une sensibilité dans sa photo et de la rendre plus personnelle.

Le développement numérique ou post-traitement c’est avant tout une question de personnalité, de sensibilité et d’expérience.

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L’editing


L’editing : faire des choix afin d’obtenir une sélection cohérente

La photographie c’est la capture d’un moment que l’on souhaite transmettre aux autres, il y a cependant un travail en amont avant le rendu final…

Le travail du photographe se déroule en plusieurs étapes : la prise de vue, l’editing et le post-traitement. Le travail d’editing est déterminant, il permet d’obtenir un reportage cohérent. Le photographe va sélectionner les photos les plus fortes et celles qui vont donner un sens au récit. 

L’objectif d’un editing est d’éliminer les photos qui ne servent pas le récit et de conserver celles que l’on juge les meilleures ou celles qui vont avoir une utilisation bien précise notamment pour ponctuer le récit ou qui prennent tout leur sens dans le cadre d’une séquence d’images…

Il est préférable de faire ce travail une fois le reportage photo terminé et non durant la prise de vue, car c’est du temps qui n’est pas consacré au sujet et je préfère réaliser mes editing avec du recul et cela me permet de bénéficier des outils très pratiques comme les notations, ce qui permet d’évaluer les images selon leur qualité, notre préférence et son utilité pour la construction du reportage. Cela est propre aux habitudes et préférences de chaque photographes.

Je ne réalise jamais mes editing en une seule passe…

Je serre ma sélection au fur et à mesure en classant certaines images ensemble en fonction des moments capturés, des points de vue…

La première passe de l’editing me permet de garder les expressions et les moments les plus intenses, de détecter les images qui sont les moins pertinentes, les moins fortes ou celles dont, entre plusieurs cadrages similaires, l’un s’avère être meilleur.

La lecture de la planche contact m’aide énormément lors de mon editing car elle permet d’avoir une vision plus globale de ma production et de pouvoir détecter les répétitions dans le récit ou les images qui n’ont pas leur place dans celui-ci.

Je préfère prendre un peu de recul sur ma production avant d’effectuer la seconde passe de l’editing et d’affiner la première sélection d’images. Je consulte également les images supprimées lors du premier jet et il m’arrive dans réintégrer pour cette seconde sélection.

La dernière étape de l’editing se fait lors du post-traitement ou je peux être amené a essayer plusieurs recadrages ou rendu pour une image avant de prendre une décision quant à sa place dans le récit final.

En travaillant de cette manière, cela permet d’avoir une sélection d’images cohérentes et d’économiser du temps lors du travail de post-traitement des photos

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